Nés en 1996, les Pokémon ont été de toutes les consoles portables Nintendo, jouant un rôle prépondérant dans leurs réussites, capables même de donner une seconde vie à une machine usée, en l’occurrence la Game Boy, sur laquelle ils sont apparus. Si la 3DS a su se faire désirer et rencontrer son public sans le nouveau duo de jeu Game Freak, ce 12 octobre, dans le monde entier, sortent Pokémon X et Pokémon Y, premiers jeux Pokémon sur 3DS, et pour la première fois en 3D ! Et au regard des deux nouveaux jeux de cette série vieille de 17 ans, il ne fait aucun doute que le succès de la série, sur 3DS puis ailleurs, est au moins assuré pour le même nombre d’années…
Qu’est-ce qui change avec ce nouveau duo Pokémon sur 3DS ? Tout et rien à la fois, ce qui est un véritable tour de force ! La révolution, évidemment, c’est la réalisation 3D de Pokémon X et Pokémon Y, mais Game Freak a été capable de trouver la formule parfaite pour enfin faire passer ses bestioles de poche à l’ère moderne, sans dénaturer l’esprit de la série, sans bouleverser ses fondamentaux. Mieux, le studio japonais à réussi à les sublimer. Pour faire simple, à la manière de Pokémon Rouge et de Pokémon Bleu, les premiers épisodes de la série débarqués en Europe, j’en mets ma main au bout de la queue d’un Salamèche, Pokémon X et Pokémon Y vont constituer le premier contact avec les « Pocket Monsters » de toute une génération d’enfants qui, dans 17 ans, comme de grands vingtenaires le font aujourd’hui, se rappelleront de leur premiers pas au Bourg Croquis, dans ces Pokémon 3DS inspirés par « la beauté française », dixit Junichi Masuda, le producteur du duo de titres. La 3D constituera sans aucun doute également une porte d’entrée pour de nombreux joueurs peut-être réticents à l’aventure Pokémon, toujours avec un train de retard technologique, ou plutôt allant à son propre rythme, pas du tout forcée de suivre le mouvement autour d’elle. En même temps, quand à chaque nouvelle version DS on vend des montagnes de jeux, pourquoi s’embêter ? Avec Pokémon X et Pokémon Y, la volonté de renouveau est évidente et marche du tonnerre, la série s’en trouve rajeunie d’un coup.
Câlinez-les tous !
Parce qu’avec leurs boubouilles en 3D, les Pikachu, Négapi, Posipi, Skitty, Pandespiègle, Abra et autres Flotajou sont plus mignons que jamais dès qu’ils surgissent des hautes herbes ! On redécouvre complètement certaines de ces créatures que l’on connait depuis des années, les générations étant toutes mélangées à la manière de Pokémon Version Noire 2 et Pokémon Version Blanche 2, avec bien entendu de nouveaux venus, à commencer par le starter composé de Feunnec (type Feu), Marisson (type Plante) et Grenousse (type Eau). Lors des combats, la caméra est dynamique et, que ce soit en combat singulier, en deux contre deux ou même contre une horde de Pokémon (une nouveauté), la caméra est dynamique pour des affrontements plus vivants que jamais, avec les petites mimiques des Pokémon, leurs cris aussi, Pikachu bénéficiant de son célèbre « Pika Pika !« . Il est malheureusement le seul, comme il est le seul d’ailleurs à avoir la même voix dans tous les pays (plus de 74) où est diffusé le dessin animé Pokémon. La réalisation hors combats n’est pas en reste, avec des plans différents selon les environnements, de haut, de dos… Mais le soin est principalement porté sur les Pokémon comme on peut s’en rendre compte avec la Poké Récré, une sorte de Nintendogs à la sauce Poketto Monsutā dans lequel on cajolera et nourrira son équipe. Adorable et indispensable.
Vive-Attaque l’aventure !
S’ils conservent les mêmes mécaniques que leurs prédécesseurs, avec la progression de villes en villes, les dresseurs et les champions à affronter, les Pokémon sauvages à capturer, Pokémon Y et Pokémon X ont la bonne idée d’accélérer le rythme habituel de l’aventure. Pas besoin de baskets pour courir : on peut direct appuyer sur le bouton B pour tracer (et marcher dans dans les huit directions cardinales !), les rollers arrivent très tôt dans l’aventure, tout comme le multi-EXP, très pratique pour faire évoluer les Pokémon qui ne combattent pas. D’ailleurs, c’est une bande de copains qui nous confiera notre premier compagnon et non pas un scientifique (même si on croisera le Professeur Platane bien vite, à Illumis, la ville inspirée de Paris, avec un joli cadeau…), et cette bande d’enfants nous suit, tout le long de l’aventure, dans un rythme sympa et bon enfant. Badges, pensions Pokémon, accouplements et oeufs, CS indispensables, sont toujours au coeur du jeu, les méga-gemmes d’évolution constituant la grande nouveauté en combat, et leur utilisation étant réservée à la castagne, une transformation pas définitive donc, pour des Pokémon tels que Florizarre, Dracaufeu, Tortank, Mewtwo ou encore Mysdibule, un Pokémon de type Acier et Fée, une nouvelle catégorie dans la classification des types. Des combats aériens, réservés aux créatures pouvant voler, font aussi leur apparition, comme la possibilité de chevaucher certains Pokémon, ce qui permet d’interagir d’une nouvelle manière avec le décor. On se réjouit également du Système de Perfectionnement Virtuel, mini-jeu tactile permettant d’accroître facilement les stats de ses créatures. La Poké Récré propose aussi trois mini-jeux tactiles, amusants sans être très originaux, qui apportent une petite respiration dans l’aventure.
Poképotes
S’il sera possible de manière assez limitée, mais c’est quand même une nouveauté, de personnaliser l’apparence de son dresseur, rencontrer d’autres dresseurs en local ou en ligne n’a jamais été aussi facile, avec une interface dédiée et immédiatement accessible sur l’écran tactile. On pourra s’envoyer des petits messages, combattre, échanger ses créatures de manière très aisée, l’interaction StreetPass demandant encore a être essayée, forcément, à l’heure où ces lignes sont écrites, car personne ne se balade encore avec un Pokémon Y ou un Pokémon X en poche. Enfin, cerise sur le gâteau pour les joueurs français que nous sommes (on peut d’ailleurs jouer aux titres dans la langue de son choix, français bien sûr, mais aussi japonais, anglais, espagnol, italien, allemand et coréen) : le monde de Kalos est un ravissement, avec ses environnements inspirés de Paris, du château de Versailles, des falaises d’Étretat, des menhirs de Carnac, etc. De plus, Unys, Kanto ou d’autres régions des précédents Pokémon sont souvent évoqués pour donner au joueur ce sentiment grisant d’un monde gigantesque qu’il a parcouru au fil de toutes ses années de jeu.
La série Pokémon, au succès jamais démenti, aura pris son temps et attendu la 3DS pour muer, tout en conservant les éléments qui font sa réussite depuis toujours, de la plus belle des manières. Le passage à la 3D était plus délicat qu’on ne le croit pour ce RPG aux mécanismes immuables, et c’est avec tout le soin du détail qui la caractérise que la société Game Freak a brillamment relevé le défi. « Entre tradition et modernité » pourrait-on dire, pour cet épisode qui sans aucun doute insuffle une nouvelle énergie à la série de Nintendo, bien partie avec ces épisodes Pokémon X et Pokémon Y pour nous refaire le coup d’il y a 17 ans : attraper toute une nouvelle génération de joueurs.